L’affirmation de soi est essentielle au bien-être. La capacité à exprimer nos opinions, nos besoins, et à poser nos limites est au cœur de relations saines et d’une estime de soi solide. Caroline Komar, intervenante au Carrefour jeunesse-emploi L’Assomption, nous éclaire sur les fondements de l’affirmation de soi et les défis qu’ils représentent.
La connaissance de soi

La clé l’affirmation de soi passe irrémédiablement par la connaissance de soi. Il s’agit de comprendre ses émotions, ses valeurs, et ses limites. Pour approfondir sa connaissance de soi, différents outils et exercices peuvent être mis en place. En voici quelques-uns.
- Faire un bilan de sa journée en soirée (ou dans un autre moment) pour identifier ce qui nous a rendus fiers, anxieux, ce que nous avons le plus et le moins aimé. L’introspection nous amène à une meilleure compréhension de soi.
- Répondre à un questionnaire de personnalité sur le Web peut faire ressortir certains traits, forces et limites et amener à en apprendre plus sur soi.
- Tenir un journal, écrire des réalisations positives, ses projets et coucher sur papier ses émotions.
- Consulter un professionnel en psychothérapie, un travailleur social, un.e conseillère en orientation ou un.e intervenant.e.
Les styles d'affirmations de soi
Il existe trois styles d’affirmations de soi : passif, affirmatif et agressif.
Le style passif se caractérise par la difficulté à exprimer ses besoins. Souvent pour éviter le conflit, pour acheter la paix, et ce, au détriment de soi-même.
À l’opposé, le style agressif implique de s’exprimer en imposant ses émotions, ses pensées et ses opinions au détriment de ceux des autres. L’agressif peut manquer d’écoute envers l’autre.
Le juste milieu réside dans le style affirmatif, où l’ouverture d’esprit, l’authenticité et l’empathie prévalent. Savoir nommer les limites est crucial pour maintenir des relations saines tout en préservant sa santé mentale.
Imaginons une situation concrète : vous invitez quelqu’un à un spectacle qui ne correspond pas à ses goûts. Le passif répondra par l’affirmative se disant qu’il n’a pas le choix, mais sachant bien que le spectacle et l’ambiance ne lui plairont pas. Ex. « Je suppose que je peux venir au spectacle avec toi. Si ça te fait plaisir, alors ça me va aussi. »
L’agressif répondra qu’il n’en est pas question et vous accusera presque d’aimer ce genre de musique. Il contestera votre choix et vos goûts disant que ça n’a pas de sens. Ex. « Tu penses que je vais perdre mon temps à aller voir ce show plate? Ça va être bruyant, le son est mauvais dans cette salle. Je ne sais pas qui va vouloir aller voir ça! »
L’affirmatif répondra en exprimant ses besoins et ses préférences de manière respectueuse. Ex. « Merci, c’est très gentil de ta part, mais ce n’est pas vraiment mon genre de musique. De plus, j’ai une sensibilité au bruit assez prononcée et je crains que ce spectacle très bruyant ne soit pas vraiment à mon goût. »
Apprendre à dire « non »

Dire non n’est pas toujours facile, mais demeure essentiel. Car ne pas respecter ses limites peut avoir des conséquences néfastes sur notre bien-être général. Et cela touche toutes les sphères de notre vie : personnelle, sociale et professionnelle.
« Ne pas respecter nos limites peut devenir épuisant et anxiogène. La peur de donner une mauvaise image de soi ou de déplaire peut amener une personne à craindre de dire non. Mais il est essentiel de reconnaître et de respecter ses limites. Toutefois, ce n’est pas parce que j’ai des limites que je ne peux pas travailler à les repousser. Ça fait partie du dépassement de soi… C’est un travail de vie de s’améliorer en tant que personne. »
Caroline Komar
Créer un environnement favorable à l’affirmation de soi
Évoluer dans un environnement favorable à l’écoute et à l’expression des opinions est essentiel. Les parents, les enseignants et l’entourage jouent un rôle crucial dans la création d’un tel environnement. L’écoute, l’empathie et le respect sont des valeurs essentielles à promouvoir. Encourager les jeunes à s’exprimer, à nommer leurs émotions, et à poser leurs limites contribuent à renforcer leur confiance en eux-mêmes à favoriser des relations harmonieuses, et à conserver une bonne santé mentale.